Une amie me prête un minuscule masque de porcelaine aimanté, mais je l’échappe sur le plancher de céramique. Il est en morceaux. J’enveloppe les pièces cassées dans un mouchoir et montre tout ça à grand-maman pour lui demander son avis. Je pense qu’avec un peu de patience, on pourra le réparer, qu’elle me dit avec son regard de jeune tannante.
Après chaque repas du midi, pendant des semaines, elle me conduit dans son atelier féérique. Nous recollons, morceau par morceau, le masque afin que je puisse le rendre dans un bon état.
Je colle la dernière pièce. J’examine le résultat final avec scepticisme : toutes les craquelures sont visibles ! Anxieuse, je fais part de mes inquiétudes à grand-maman. Elle me regarde avec toute la douceur du monde dans les yeux. Elle me tend un petit sac à l’intérieur duquel se trouve un nouveau masque, identique à celui sur lequel nous avons tant travaillé. Comme ça, tu pourras garder celui avec les fissures.
mardi 30 août 2011
lundi 8 août 2011
samedi 6 août 2011
La truite
À la pêche avec papa et maman. C’est l’automne. On lance des grains dans le lac pour attirer les poissons. Mes mains puent, mais je les garde sous mon nez pour que ça pue encore et encore et encore. Je crie lorsque je vois des truites passer à mes pieds.
Papa a la tête rentrée dans les épaules. Il tente d’éviter mon hameçon que je lance dangereusement dans les airs. Marilyne, fais attention, citron !
Papa frappe une truite sur le sol pour la tuer. C’est affreux, ça saigne. Il semble le seul à utiliser cette technique. Maman se cache le visage pour rire. La truite glisse des mains de papa et retourne périlleusement dans l’eau du lac.
Je ne me souviens pas si nous sommes repartis les mains vides, mais j’aime m’imaginer que oui.
Papa a la tête rentrée dans les épaules. Il tente d’éviter mon hameçon que je lance dangereusement dans les airs. Marilyne, fais attention, citron !
Papa frappe une truite sur le sol pour la tuer. C’est affreux, ça saigne. Il semble le seul à utiliser cette technique. Maman se cache le visage pour rire. La truite glisse des mains de papa et retourne périlleusement dans l’eau du lac.
Je ne me souviens pas si nous sommes repartis les mains vides, mais j’aime m’imaginer que oui.
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