lundi 12 décembre 2011

Le livre

Un travail à remettre à propos d’un roman complètement nul. Les phrases sont interminables, tellement longues que j’ai oublié de quoi il s’agit à la fin de chaque page. Étendue sur mon lit, je fixe le plafond en regardant dans le vide. Lis une page. Retourne au plafond. Lis une phrase. Plafond. Ennui profond.

« Il était tellement gentil qu'on voyait des pensées mauves et bleues s'agiter dans ses veines. »

« Il y a une anguille, il y avait plutôt, qui venait tous les jours dans son lavabo par la conduite d’eau froide. »

« Le tapis de l’escalier, mauve très clair, n’était usé que toutes les trois marches : en effet, Colin descendait toujours quatre à quatre. »

Un changement. Rapide. Je ne suis plus chez moi. Je devrais dormir à cette heure, mais j’ai oublié qu’il existe des choses comme le jour, la nuit, l’école secondaire, les amis. Je n’ai plus de texte à écrire. Je sens la présence du nénuphar de Chloé. Je fais pousser des fusils avec Colin. Je suis dans une chambre qui rapetisse, avec eux. Je pleure le suicide d’une souris grise.

Elle est surprenante, cette première fois où des mots écrits sur des feuilles de papier font changer quelque chose en nous, pour toujours...

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